Quand on parle de chat orange (aussi appelé chat blond ou chat roux), on parle avant tout de chats dont le phénotype répond à l’expression du gène orange, qui donne la couleur rousse et ses nombreuses variantes.
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Les chats roux, on aime ou on déteste ! Mais si on ne peut leur enlever une chose, c’est leur placidité en général, à croire que la génétique apporte aussi un petit bonus comportemental, en plus de gabarits souvent au-dessus de la moyenne !
Pourquoi les chats oranges / blonds / roux ont autant de succès ? Quelle est l’origine de leur couleur si particulière ? Voici toutes les réponses à ces questions !
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Le succès des chats roux lié aux arts ?
Dans la littérature et les arts, les chats roux sont de véritables stars. Deux des plus emblématiques, l’une de la bande dessinée et l’autre du monde du cinéma, ont cette particularité génétique. Bien sûr, on parle de Garfield, et du non moins célèbre Chat botté (et son alter ego le chat potté dans la série Shrek !)
Il y a beaucoup d’autres exemples de chat roux célèbre, comme le chat maléfique Azrael de la série des Schtroumfs. Nous pourrions aussi inclure quelques personnages dans Les Aristochats, ou encore le protagoniste du film Oliver et sa bande, de l’usine Disney.
Et, bien sûr, Isidore le chat d’une des listes comiques de journaux les plus célèbres du monde. En fait, Isidore (1973) a été un précurseur de Garfield, et ses méfaits sont publiés dans plus de 1000 journaux.
On peut considérer, avec les chats noir et blancs qui ont également eu leur part du lion, que les chats roux ont été pour le moins encensés au fil des décennies, par la littérature, puis le cinéma d’animation, au travers de ces nombreux personnages emblématiques.
Le chat roux est-il une race ?
Beaucoup de gens croient que le chat orange est lui-même une race féline. Mais il n’en est rien : en réalité, les chats roux partagent une particularité génétique : le gène O pour orange, qui trouve sa place sur le gonosome X (chromosome sexuel).
Petit rappel sur les chromosomes chez le chat :
Le chat domestique possède 19 paires de chromosomes, dont 18 sont autosomiques, c’est-à-dire non liées au sexe de l’animal, et 1 est gonosomique, c’est-à-dire liée au sexe.
Les gonosomes sont notés X et Y. La femelle est donc XX, et le mâle XY. Une seule allèle sera distribuée, de la part de chaque parent, pour chaque paire de chromosomes.
Lorsqu’ils s’accouplent, la femelle donne donc forcément un X à son chaton, tandis que le mâle donne soit un X, soit un Y (c’est lui qui, finalement, détermine le sexe du chaton)
Le gène O a la particularité (fait unique chez les mammifères), chez le chat, d’être codominant avec le gène O+, qui donne la couleur noire chez le chat. Le noir et l’orange sont donc les deux couleurs de base chez le chat domestique (toutes les variantes étant apportées par d’autres gènes)
En d’autres termes, selon le gonosome X transmis au chaton par chaque parents, les différentes combinaisons donneront soit un chaton génétiquement noir, soit un chaton génétiquement roux, soit un chaton femelle (obligatoirement puisque noté XX !) génétiquement noir ET roux (cette couleur étant appelée écaille de tortue)
| Père roux (O) | Père noir (O+) | |
| Mère rousse (O) | Chaton mâle (XY) : OY, donc mâle roux Chaton femelle (XX) : OO, donc femelle rousse | Chaton mâle (XY) : OY, donc mâle roux Chaton femelle (XX) : OO+, donc femelle écaille de tortue |
| Mère noire (O+) | Chaton mâle (XY) : O+Y, donc mâle noir Chaton femelle (XX) : O+O, donc femelle écaille de tortue | Chaton mâle (XY) : O+Y, donc mâle noir Chaton femelle (XX) : O+O+, donc femelle noire |
Les chats roux que l’on connaît sont donc obligatoirement, si l’on se réfère au tableau ci-dessus, soit des mâles roux avec un gène O sur leur unique gonosome X, soit des femelles rousses, homozygotes (puisque porteuses de deux gènes O sur leur deux gonosome X) !
On peut en déduire que c’est la femelle qui détermine si un chaton mâle sera roux / blond / orange, mais les deux parents qui déterminent si un chaton femelle sera roux / blond / orange.
Au niveau du poil : le pigment roux
Chez le chat domestique, le pigment roux est une singularité que l’on retrouve au niveau du poil.
Le poil est pigmenté de deux couleurs chez le chat (la répartition de ces deux couleurs sur le poil, polygénique, donne toutes les variantes que l’on connaît) :
- la couleur de base, qui peut être :
- l’eumélanine pour le noir, allant jusqu’au marron
- le pigment orange, pour les chats roux (qui remplace donc l’eumélanine sur le poil)
- la Phaeomélanine (pigment jaune chez le chat)
Chez le chat génétiquement roux, on a donc toutes les variantes possibles de couleurs dérives, qui s’appliquent sur l’un des deux pigments disponibles sur le poil (soit par inhibition, soit par répartition) :
- par l’intensité de la couleur de base (gène de la dilution, noté d) : le roux devient crème
- par l’absence de pigment jaune sur le poil (gène argenté, ou silver, noté S) : le jaune devient blanc (et le chat roux devient « roux argenté » ou « red silver »)
- par la présence du gène abricot (noté Dm) qui ne s’exprime que sur les chats exprimant déjà la dilution d : le crème devient abricot (couleur rare !)
- par la présence de rayures aux différentes répartitions selon les différentes robes tabby (gènes A pour agouti, c’est-à-dire rayé, et T pour tabby, le motif de rayures) et/ou shaded (noté Wb, qui donne le « tipped », avec une coloration exclusivement sur l’extrémité du poil)
Mais tout ceci n’est que de la théorie, car dans les faits, même si un chat n’exprime pas le gène roux (et est donc… génétiquement noir !), il peut afficher une robe à la teinte rouge / orangée ou blonde ! C’est le cas de certaines races comme l’abyssin.
Le cas particulier de l’abyssin : roux sans être orange !
L’abyssin n’est pas la seule race à présenter cette particularité (on pourra notamment évoquer son équivalent à poils mi-longs le somali !) ; dans sa variante appelée « lièvre », le chat abyssin présente une robe avec un marquage tabby de type abyssinian (gène tabby noté Ta, qui ne comporte quasiment que des poils tiquetés / agoutis, donnant une robe très jaune/orangée, avec une rayure noire sur l’arête du dos.
On retrouve d’ailleurs cette robe singulière un peu bringée chez de nombreux animaux sauvages, dont le chat forestier (mais avec un marquage génétique un peu différent, donnant des particularités que l’on ne retrouve jamais chez le chat domestique)
Chez l’abyssin, on retrouve différentes variantes de couleurs qui tendent toutes vers le roux / le blond / l’orange, et notamment :
- la couleur appelée lièvre (en rapport avec l’animal éponyme) : une couleur chaude, profonde et « sauvage » qui est la couleur de base de cette race
- la couleur appelée chocolat, donnée par le gène B (pour brown, littéralement « marron ») avec des teintes brun foncé et abricot doré
- la couleur appelée sorrel ou cinnamon (en rapport avec la cannelle, en anglais), une couleur proche de l’écureuil ou du renard
- la couleur fawn, dérivée du bleu (non cité ici car ne donnant pas une teinte orangée) et donnant une couleur sablée
- le red, en clair un abyssin porteur du gène roux, qui donne une robe littéralement poil de carotte !
On retrouve évidemment ces couleurs particulières chez d’autres races comme le persan, mais chez l’abyssin, c’est une caractéristique assez visible que d’arborer une jolie robe rousse, blonde ou rouge !
Questions / réponses sur les chats roux
Il existe un certain nombre de croyances sur les chats roux / oranges / blonds. Voici le tour de la question !
Le légendaire caractère du chat roux / orange
Les chats roux ont la réputation d’être des chats très affectueux et très câlins, tandis que les femelles rousses seraient caractérielles et dominatrices.
Dans les faits, il n’y a pas réellement de corrélation entre couleur et caractère chez le chat : la race va souvent plus influencer le caractère du chat, que sa couleur à proprement parler (même si l’on considère usuellement que les chats porteurs du gène orange ont une certaine tendance à l’entêtement !)
La couleur des yeux chez le chat roux
Si le chat n’est pas porteur du gène « colorpoint » (noté C, et qui donne cette répartition si particulière que l’on retrouve notamment chez le siamois, avec les extrémités plus foncées et le corps plus clair), alors il aura « forcément », génétiquement parlant, les yeux entre or et vert (les yeux bleus étant réservés aux chats porteurs du gène colorpoint)
Toutefois, chez les chats roux, la tendance est nettement au vert, avec énormément d’individus arborant de magnifiques yeux émeraude ! Les individus avec de jolis yeux aussi fauves que leur robe sont plus rares, mais existent cependant (c’est souvent le cas chez le maine coon par exemple).
